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Ici, Sri Aurobindo écrit : "Certes, il est possible de
commencer seulement par tourner la connaissance ou les
émotions vers Dieu, ou les deux ensemble, et de laisser les
oeuvres pour le mouvement final du yoga."
(La Synthèse des Yoga, Vol. I, p. 135)


Quelle est cette connaissance?
Il y a trois chemins de yoga principaux : le chemin de la
connaissance, le chemin de l'amour et le chemin des
oeuvres. Alors, Sri Aurobindo dit que cela dépend des cas et
des gens. Il y en a qui suivent plus facilement le chemin de
la connaissance, d'autres qui suivent plus facilement le
chemin de l'amour, de la dévotion, et d'autres qui suivent le
chemin des oeuvres. Il dit que pour le yoga intégral il faut
combiner les trois, et quelque chose de plus, mais que tout
le monde ne peut pas faire tout à la fois et qu'il y a des gens
qui ont besoin d'être exclusifs et de choisir l'un des trois
chemins d'abord, pour arriver à les combiner tous plus tard.
Le chemin de la connaissance est le chemin très connu
du Râdjayoga, où l'on se détache de son être physique en
disant : "Je ne suis pas le corps", puis on se détache de ses
sensations : "Je ne suis pas mes sensations", puis on se
détache de ses sentiments en se disant : "Je ne suis pas mes
sentiments", et ainsi de suite. On se détache de la pensée et
on va de plus en plus intérieurement, jusqu'à ce que l'on ait
trouvé quelque chose qui soit l'Éternel et l'Infini. C'est un
chemin de méditation, qui est vraiment le chemin de la
connaissance de soi regardée au point de vue de la Réalité
divine. C'est le chemin de la méditation, de la concentration,
du retrait hors de la vie et de l'action.

C'était celui que l'on pratiquait le plus dans les anciens
yoga.
Ou alors, le chemin de la dévotion et de l'amour, comme
Chaïtanya ou Râmakrishna.
Ce livre-là [le premier volume de "La Synthèse des Toga"] est
consacré au yoga des oeuvres, de l'action, c'est-à-dire à
trouver l'union avec le Divin dans l'action et dans le travail,
et dans la consécration de son travail au Divin. Voilà.
Douce Mère, "... la consécration des oeuvres est un élément
nécessaire au changement. Sinon ils [les chercheurs]
trouveront peut-être Dieu dans l'autre vie, mais ils seront
incapables de réaliser le Divin dans la vie."
(La Synthèse des l'aga, Vol. I, p. 135)
Pourquoi ces deux mots : Dieu et Divin?
Je ne pense pas que Sri Aurobindo les oppose. Ce sont
seulement des façons de parler. Il ne les oppose pas.
Qu'est-ce que cela veut dire?
Cela veut dire qu'ils sortent de l'existence pour trouver le
Divin, pour trouver Dieu, un Dieu qui est hors de la vie; ils
sortent eux-mêmes de la vie pour Le trouver. Tandis que,
dans le yoga intégral, c'est dans la vie qu'il faut trou-ver le
Divin, pas hors de la vie.
Il y a ceux, par exemple, qui considèrent que la vie et le
monde sont une illusion, et qu'il faut en sortir pour pouvoir
trouver le Divin dont la nature, disent-ils, est opposée à
celle de l'existence; alors Sri Aurobindo dit qu'ils trouveront
peut-être Dieu hors de la vie, mais ils ne trouveront pas le
Divin dans la vie. Il oppose les deux choses. Dans un cas,
c'est un Divin extra-terrestre et non manifesté, et dans l'autre
cas, c'est le Divin qui est manifesté dans la vie et que
l'on peut retrouver à travers la vie. Tu saisis?
Mère, lorsqu'on s'identifie au Divin dans la partie supérieure
de son être en négligeant les parties inférieures — en
négligeant la vie — est-ce que, dans la partie où l'on s'est
identifié au Divin, le Divin ne conseille pas de s'occuper des
parties inférieures?
Et si, avant même de commencer, on a décidé que cela
ne devait pas être, peut-être que l'on se met dans l'impossibilité
de recevoir l'avis du Divin!
Parce que, à vrai dire, chacun ne rencontre du Divin que
ce qu'il veut en rencontrer. Sri Aurobindo l'a dit en tournant
la chose de l'autre côté; il a dit (je ne cite pas les mots
exacts, seulement l'idée) : ce que vous attendez du Divin,
c'est cela que vous trouvez dans le Divin; ce que vous
voulez du Divin, c'est cela que vous rencontrez dans le Divin.
Il aura pour vous l'aspect auquel vous vous attendez ou que
vous désirez.
Et Sa manifestation est toujours adaptée à la réceptivité
et à la capacité de chacun. Ils peuvent avoir un contact véritable,
essentiel, mais ce contact est limité par leur propre
capacité de réception et d'approche... C'est seulement si
vous êtes capable de sortir de toutes limites que vous pouvez
rencontrer le Divin total, tel qu'Il est totalement.
Et cette capacité de rencontre, c'est peut-être ce qui
constitue la vraie hiérarchie des êtres. Parce que chacun
porte en lui-même le Divin et, par conséquent, chacun a la
possibilité de s'unir au Divin — cette possibilité-là est identique
en tous. Mais suivant la capacité de chacun (au fond,
suivant sa position dans la hiérarchie divine), son approche
sera plus ou moins partielle ou totale.
On pourrait dire — quoique ces mots déforment beaucoup
— que la qualité de l'approche est identique en tout
être, mais la quantité, la totalité est très différente... C'est
très difficile d'expliquer avec des mots, mais si l'on peut
dire, le point sur lequel vous vous identifiez au Divin est
parfait en lui-même, c'est-à-dire que votre identification est
une identification parfaite en elle-même, sur ce point, mais
la quantité de points sur lesquels vous vous identifiez
diffère immensément.
Et c'est très marqué dans la différence des chemins
suivis pour approcher le Divin. Généralement, les gens se
limitent; ils se limitent en excluant tout ce qui n'est pas
exactement le sentier qu'ils ont choisi, parce que c'est
beaucoup plus commode et on va beaucoup plus vite —
relativement. Mais si, au lieu de suivre un chemin, vous
marchez par une sorte d'avance que l'on pourrait appeler
sphérique, où tout est compris, où toutes les possibilités
d'approche du Divin sont comprises, naturellement le
résultat est beaucoup plus total — et c'est cela que Sri
Aurobindo appelle le yoga intégral —, mais l'avance est
beaucoup plus difficile et beaucoup plus lente.
Celui qui choisit le chemin de la connaissance (et
encore, dans ce chemin de la connaissance, un procédé
spécial, parce que chacun a son procédé) et qui suit cela en
éliminant de sa conscience et de sa vie tout ce qui n'est pas
cela, celui-là avance d'une façon beaucoup plus rapide,
parce que sa recherche ne poursuit qu'un aspect et que c'est
beaucoup plus direct, immédiat. Et alors, il rejette, rejette,
rejette tout ce qui n'est pas cela, et il réduit son être juste au
chemin qu'il parcourt. Et plus vous voulez que votre approche
soit intégrale, plus naturellement cela devient difficile,
compliqué, long, laborieux.
Mais celui qui suit seulement un chemin, au moment où
il arrive à son but, c'est-à-dire où il s'identifie au Divin, son
identification en elle-même est parfaite; c'est-à-dire que
c'est vraiment une identification avec le Divin — mais
elle est partielle. Elle est parfaite; elle est parfaite et partielle
en même temps.
C'est très difficile à expliquer, mais c'est un fait. Il est
vraiment identifié au Divin et il a trouvé le Divin; il s'est
identifié au Divin — mais c'est sur un point. Et alors celui
qui est capable de s'identifier au Divin dans Sa totalité est
forcément, au point de vue de la réalisation universelle, sur
un plan hiérarchique beaucoup plus élevé que celui qui n'a
pu Le réaliser que sur un seul point.
Et c'est cela, le vrai sens de la hiérarchie spirituelle, c'est
pour cela qu'il y a toute une organisation hiérarchique
spirituelle, autrement cela n'aurait pas de fondement,
puisque de la minute où vous touchez, vous touchez le Divin
parfaitement : le point sur lequel vous Le touchez est un
point parfait en lui-même. Et à ce point de vue, tous ceux
qui se sont unis au Divin sont aussi parfaits dans leur union
— mais pas aussi complets, si je puis dire.
Tu saisis un peu ce que je veux dire?
Ce que je voulais demander, Mère, c'est que dans la partie
où ils se sont identifiés, après s'être identifiés au Divin, estce
qu'ils ne s'aperçoivent pas que cette identification n'est
pas complète, c'est-à-dire qu'ils ont laissé d'autres parties de
leur être, et que l'on doit recommencer encore?
Cela peut arriver.
Cela peut arriver; mais généralement, ils ont si parfaitement
éliminé d'eux tout ce qui n'était pas cela qu'il ne
reste rien pour s'apercevoir que l'identification n'est pas
parfaite. Ils ont l'expérience de l'identification, ils sont
perdus dans le Divin. Au point de vue personnel, individuel,
c'est le maximum de ce qu'ils peuvent espérer.
Ce n'est pas que ce que tu dis soit impossible, je pense
qu'en effet c'est possible — mais c'est rare. Ce n'est pas
fréquent. Cela voudrait dire que, malgré leur travail d'élimination,
ils auraient conservé dans leur conscience quelque
chose qui serait capable de sentir qu'ils ne sont pas
entièrement satisfaits.
Après l'identification, ce n'est plus la position, par
exemple, du Maître et du disciple, du Seigneur et de
l'aspirant. Au moment de l'identification, ce rapport-là
disparaît; il n'y a plus ni Maître, ni disciple, ni Seigneur, ni
aspirant : tout est le Divin. Par conséquent, qu'est-ce qui
reçoit la leçon? Ce serait seulement s'il y avait un élément
de conscience qui ne participait pas à cette identification,
parce qu'il aurait besoin d'une autre approche que celle qu'il
a eue. Et tout dépendra de la perfection avec laquelle
l'aspirant aura éliminé de son être tout ce qui n'est pas le
chemin unique qu'il suit. Si l'on garde, dormant dans sa
conscience, des éléments par exemple de dévotion ou
d'amour alors que l'on a suivi le chemin de la connaissance,
eh bien, au moment de l'identification, il leur manquera
quelque chose. Et alors, ils seront en état de comprendre que
leur expérience n'est pas complète. Mais si on les a si bien
éliminés qu'ils n'existent plus, alors qui est-ce qui
s'apercevra que l'union n'est pas parfaite? L'union est
parfaite en soi, sur ce point donné. C'est purement un
phénomène de conscience.
(S'adressant à l'enfant) Dans ta conscience, il y a encore
l'idée que tu t'unis à "Quelque chose" qui en sait plus que toi
et qui te fera connaître l'erreur dans laquelle tu es. Mais cela
n'existe plus après l'identification! Cela, c'est juste le
premier contact, mais pas l'identification.
Dans l'identification, il n'y a plus de différence entre ce
qui s'identifie et ce à quoi l'on s'identifie : c'est la même
chose. Tant qu'il y a une différence, ce n'est pas l'identification.
Je dis que par n'importe quel chemin, et en éliminant tout
ce qui n'est pas ce chemin, il est possible à chacun de
s'identifier d'une façon parfaite avec le Divin, c'est-à-dire de
devenir le Divin — mais sur un point, le point qu'il aura
choisi. Mais ce point est parfait en lui-même. Je ne dis pas
qu'il contient tout, je dis qu'il est parfait en lui-même, c'està-
dire que l'identification est parfaite — mais elle n'est pas
totale.
Ils ont la pleine félicité?
Parfaite félicité — parfaite félicité, l'éternité, l'infini, et
tout.
Alors quelle différence?
La différence n'existe que dans la manifestation. Par
cette identification, quelle qu'elle soit, on sort automatiquement
de la manifestation, excepté sur le point sur lequel on
s'est identifié. Et si, dans le chemin que l'on a suivi, le but
est la sortie, comme par exemple ceux qui cherchent le Nirvâna,
si c'est la sortie de la manifestation, eh bien, on sort de
la manifestation, c'est fini. Et une fois que l'on sort de la
manifestation, il n'y a plus aucune différence ni aucune
hiérarchie, c'est fini, on est sorti de la manifestation. C'est
cela, n'est-ce pas, tout dépend du but que l'on poursuit. Si
l'on sort de la manifestation, on sort de la manifestation,
alors il n'y a plus aucune possibilité de hiérarchie
quelconque. Mais dès que l'on entre dans la manifestation, il
y a une hiérarchie. C'est-à-dire — si nous prenons la
réalisation du monde supramental — tout le monde ne sera
pas sur le même niveau et fait sur le même modèle, et avec
la même capacité et la même possibilité. C'est toujours cette
illusion-là, n'est-ce pas, d'une sorte de répétition indéfinie de
quelque chose qui est toujours semblable à soi-même — ce
n'est pas cela. Dans la réalisation, dans la manifestation, il y
a une hiérarchie de capacité et d'action, et de manifestation.
Mais si le but est de sortir de la
manifestation, alors tout naturellement, par n'importe quel
point où vous sortez, vous sortez.
Tout dépend de l'idéal que l'on se propose. Et tandis que
vous sortez parce que vous avez choisi de sortir, de rentrer
dans le "pralaya", il y a tout le reste de l'univers qui
continue... Mais cela vous est totalement indifférent. Puisque
votre but était d'en sortir, vous en sortez. Mais cela ne fait
pas que le reste en sorte ! Vous êtes le seul à en sortir, ou
ceux qui ont suivi le même but et le même chemin que vous.
(long silence)
C'est un problème qui s'était posé justement à Sri
Aurobindo ici et à moi en France : est-ce qu'il faut limiter
son chemin et arriver au but d'abord et, après, prendre en
main tout le reste et commencer le travail de transformation
intégrale; ou faut-il aller progressivement en ne laissant rien
de côté, en n'éliminant rien du chemin, en prenant toutes les
possibilités en même temps et en progressant sur tous les
points en même temps? C'est-à-dire, est-ce le retrait hors de
la vie et de l'action jusqu'à ce qu'on soit arrivé à son but, à
prendre conscience du Supramental et à le réaliser en soimême;
ou est-ce qu'on embrasse toute la création et que c'est
avec toute cette création qu'on avance progressivement vers
le Supra-mental?
(silence)
On peut concevoir que les choses se font par étapes : on
avance, on fait une étape, et alors on fait avancer comme
conséquence tout le reste; et puis, en même temps, d'un
mouvement simultané, on parcourt une autre étape,et encore
on fait avancer — et ainsi de suite.
Cela donne l'impression que l'on n'avance pas. Mais tout
est en marche comme cela.
Voilà.
Douce Mère...
Je voudrais bien que l'on ne retombe pas dans les
contingences. Si tu as compris ce que j'ai dit et que c'est
làdessus que tu veux poser une question, pose.
Non? Eh bien, il vaut mieux que l'on médite.
(méditation)

 


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