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"La vie, et non quelque Au-delà lointain, silencieux et
hautement extatique, la vie seule est le champ de notre
yoga. L'objet central de ce yoga est de transformer notre
manière humaine superficielle, étroite et fragmentaire, de
penser, de voir, de sentir et d'être, en une conscience
spirituelle vaste et profonde, en une existence intérieure et
extérieure intégrée, et notre vie humaine ordinaire, en une
divine manière de vivre."
(La Synthèse des Yoga, Vol. I , p. 129)


Douce Mère, est-ce seulement quand le Supramental
descendra que la "divine manière de vivre" s'établira dans
le monde?
Je pense que oui. Cela n'a pas l'air de pouvoir se faire
autrement. Mais c'est une question toute relative. Peut-être
que la manière de vivre pourra devenir un peu plus divine
sans devenir tout à fait divine.
Qu'est-ce que tu veux dire par "divine manière de vivre" ?
Nous appelons toujours Divin tout ce que nous ne
sommes pas et que nous voulons être. Tout ce qui nous
paraît infiniment supérieur, non seulement à tout ce que
nous avons fait, mais à tout ce qu'il nous semble que nous
pouvons faire; tout ce qui dépasse à la fois notre conception
et notre possibilité présentes, nous l'appelons Divin.
Je dis cela non pas pour faire une plaisanterie, mais
parce que je suis tout à fait convaincue que, si l'on remonte à
quelques milliers d'années, quand on parlait de Divin (si
jamais on parlait de Divin, ce que je pense), on parlait
peut-être d'un état analogue à celui des divinités de l'Overmind,
du Surmental; et maintenant, cette manière d'être des
divinités du Surmental, qui ont évidemment gouverné la
terre et formé beaucoup de choses sur la terre depuis très
longtemps, nous paraît très inférieure à ce que nous
concevons comme Supramental. Et ce Supramental, que
justement nous appelons maintenant le Divin et que nous
essayons de faire descendre sur la terre, il est probable qu'il
nous fera le même effet dans quelques milliers ou millions
d'années que nous fait maintenant le Sur-mental.
Et je suis convaincue que dans la manifestation, c'est-àdire
dans l'expression de Soi, le Divin est progressif. Hors
de la manifestation, Il est quelque chose que nous ne
pouvons pas concevoir; mais dès qu'Il se manifeste dans
cette espèce de devenir perpétuel, eh bien, Il manifeste de
plus en plus de Lui-même, comme s'Il réservait pour la fin
les plus belles choses de Son Être.
À mesure que le monde progresse, ce qu'Il exprime dans
le monde devient ce que nous pouvons dire de plus en plus
divin.
Alors, Sri Aurobindo a employé le mot Supramental
pour faire comprendre aux gens qui sont dans la conscience
évolutive et extérieure et qui ont quelque idée de la façon
dont s'est développé le monde terrestre, leur faire comprendre
que c'est quelque chose qui va être au-delà, et
supérieur à la création humaine, à l'homme, qu'il appelle
toujours l'être mental; ce qui va venir, c'est quelque chose
qui sera plus et mieux que l'homme, et alors il l'appelle
supramental, pour se faire comprendre. Mais nous pouvons
aussi bien dire que c'est quelque chose de plus divin que ce
qui a été manifesté auparavant.
Et là, il le dit lui-même, aujourd'hui dans ce que j'ai lu,
que c'est infini, que cela n'a pas de limitesl. C'est-à-
' "En un sens, c'est peut-être une erreur de parler d'un but quelque part, dans une
progression qui pourrait bien être infinie." (La Synthèse des Yoga, Vol. I, p. 131)

dire qu'il y aura toujours une perfection croissante; et ce qui
nous paraît maintenant imparfait devait être la perfection à
laquelle aspiraient certaines périodes de l'histoire terrestre.
Il n'y a aucune raison pour que cela s'arrête. Si cela
s'arrêtait, ça finirait. Ce serait un nouveau "pralaya".
Mère, je n'ai pas compris ici : "C'est pour ce développement
significatif de la conscience par la pensée, la volonté,
les émotions, le désir, l'action et l'expérience, aboutissant à
la suprême et divine découverte de soi, que l'Homme, être
mental, s'est revêtu d'un corps matériel."
(La .Synthèse des Tooa, Vol. I, p. 130)


Pourquoi l'être mental a revêtu un corps matériel, c'est
cela que tu demandes?
Il a dit : "aboutissant à la suprême et divine découverte de
soi".
La divine découverte, c'est la découverte du Divin en
soi. Alors l'homme, c'est-à-dire l'être mental (parce que ce
que nous appelons homme, c'est un corps physique avec un
être mental dedans, un être mental se manifestant dans un
corps, un corps physique), alors l'être mental s'est in-carné
et est devenu homme afin de trouver en lui-même l'Être
divin, la Présence divine.
Pourquoi? Tu demandes pourquoi? C'est un drôle de
procédé ! (rires)
Je ne sais pas s'il va l'expliquer là, je ne me souviens
plus; mais il y a un fait certain, c'est que cette chose merveilleuse
de la Présence divine dans la Matière, qui est à
l'origine de la formation de l'être psychique, est une chose
qui appartient en propre à la vie terrestre.
Alors (nous avons dit cela déjà plusieurs fois, je crois),ce monde
terrestre qui a l'air seulement d'une petite planète
sans importance au point de vue astronomique, au milieu de
toutes les étoiles et tous les mondes, ce monde terrestre a été
formé pour devenir le symbole de l'univers et pour être un
point de concentration pour le travail de transformation, de
transmutation divine.
Et à cause de cela, dans cette matière qui était peut-être,
de toutes les autres matières universelles, la plus obscure et
la plus inconsciente, s'est précipitée et s'est incarnée
directement la Conscience divine, depuis l'Origine suprême
jusque dans la matière la plus obscure, sans passer par aucun
intermédiaire, directement. Par conséquent, les deux extrêmes
se touchent, le Suprême et le plus in-conscient, et le cercle
universel se referme. Et ainsi, la vie terrestre est le moyen le
plus commode (si l'on peut dire) ou le plus rapide de prendre
conscience du Divin.
Et c'est tellement un fait que, même quand les grandes
Individualités cosmiques veulent se convertir ou s'unir à
l'Origine, elles prennent un corps physique pour cela, parce
que ça leur est plus commode, parce qu'on peut le faire plus
vite et mieux que s'il fallait progresser à travers tous les états
d'être, depuis n'importe lequel des états d'être de l'univers,
jusqu'à la suprême Origine.
Il est plus facile de descendre dans un corps humain et
d'y trouver la Présence divine, c'est plus rapide. Imaginez le
serpent qui mord sa queue, cela fait un cercle, n'est-ce pas;
alors, si quelque chose veut s'unir au Divin, c'est plus facile
d'entrer dans la queue que de faire tout le tour du corps !
Puisque la tête mord la queue, eh bien, si vous entrez dans la
queue, vous êtes immédiatement en rapport avec la tête.
Tandis qu'autrement, il faut faire tout le tour comme cela,
pour arriver jusqu'à la tête.
(À l'enfant) Note que je ne suis pas tout à fait sûre que ce soit
cela qu'il veut dire, mais en tout cas c'est une explication.
(silence)
Mère désigne la fleur de frangipanier qu'elle tient à
la main. Cette fleur a été nommée "Perfection
Psychologique".
Qui se souvient de cela?
(Comptant les pétales) Un, deux, trois, quatre, cinq perfections
psychologiques. Quelles sont les cinq perfections
psychologiques?
Parce que l'on peut en changer.' Et en fait, pour vous
révéler mes secrets, chaque fois que je la donne à quelqu'un,
ce ne sont pas toujours les mêmes perfections psychologiques.
Cela dépend du besoin des gens. Même, à la
même personne, je peux donner à différents moments
différentes perfections psychologiques; par conséquent, ce
n'est pas fixe. Mais la première fois que l'on a appelé cette
fleur "Perfection Psychologique" (je me souviens très bien,
c'était à une réunion là-haut, à l'endroit où se trouve
maintenant Prospérité, où je vais le premier du moisi; il y
avait une réunion et on avait décidé des cinq perfections
psychologiques), à ce moment-là, on l'a noté; mais comme
pour moi c'est une chose très fluide (je l'ai dit, cela dépend
des circonstances et des besoins), je ne me souviens pas de
ce que l'on avait choisi la première fois.
Alors si quelqu'un le sait, il pourra le dire, on comparera.
je ne suis pas sûre.
Tu n'es pas sûre. Il y a quelqu'un qui est sûr?
1
"Prospérité
"

était l'endroit où, le premier de chaque mois, Mère distribuait aux
disciples les objets dont ils avaient besoin pour le mois.

Aspiration, dévotion, sincérité. Et la foi.
Cela ne fait que quatre jusqu'à présent.
Et la soumission.
La soumission? Quelqu'un m'a dit autre chose. (S'adressant
à une disciple) Toi, tu sais? Eh bien,Tviens le dire.
En anglais, Mère?
Ah! non, mon enfant, c'est une classe de français, pas en
anglais !
Foi, sincérité, aspiration, dévotion, soumission.
Mais c'est ce qu'il vient de dire. (S'adressant à une autre
disciple) Toi, tout à l'heure, tu m'as dit "fidélité".
,J'ai dit, mais ce n'est pas fidélité. Au lieu (le fidélité, il y
afoi.
Mais pourquoi n'y aurait-il pas fidélité? Je ne l'ai pas
mis, parce que je n'ai pas essayé de me souvenir de quoi que
ce soit, j'ai simplement écrit ce qui me paraissait être le plus
important et le plus général. Mais on peut le mettre de
façons différentes.
En tout cas, celui qui est toujours là, dans toutes les
combinaisons et à qui que ce soit que je le donne, le premier
de tous, c'est la sincérité. Parce que s'il n'y a pas de sincérité,
on ne peut pas avancer même de la moitié d'un pas.
Alors c'est cela, le premier, qui est toujours là.
Mais il peut se traduire par un autre mot, si l'on préfère,
qui serait transparence. J'explique mon mot :
Je suis en présence de quelqu'un et je regarde cette
personne; je regarde dans ses yeux. Et si cette personne est
sincère ou "transparente", à travers les yeux, je descends et
je vois son âme — clairement. Mais (justement c'est cela,
l'expérience) quand je regarde quelqu'un et puis que je vois
un petit nuage, puis je continue, je vois un écran, et
quelquefois c'est un mur, et après c'est quelque chose de tout
à fait noir; et qu'il faut traverser tout cela, et puis faire des
trous pour pouvoir passer; et puis on n'est pas sûr qu'à la
dernière minute on ne se trouvera pas devant une porte de
bronze tellement épaisse que l'on ne passera jamais au
travers et que je ne verrai pas son âme; alors cette personnelà,
je peux dire tout de suite qu'elle n'est pas sincère. Mais je
peux dire aussi d'une façon littéraire qu'elle n'est pas
transparente. C'est la première chose.
Il y a une seconde chose, qui est évidemment assez indispensable
si l'on veut avancer : c'est d'avoir la foi. Ou un
autre mot, qui a l'air plus limité mais qui pour moi est plus
important, parce que (c'est une question d'expérience), si
votre foi n'est pas faite d'une confiance totale dans le Divin,
eh bien, vous pouvez très facilement garder l'impression de
votre foi, et être en train de perdre toute confiance dans le
Pouvoir divin, ou la bonté divine, ou la confiance que le
Divin a en vous. Ce sont les trois pierres d'achoppement :
Ceux qui ont une foi qu'ils appellent inébranlable dans le
Divin et qui disent : "C'est le Divin qui fait tout, qui peut
tout; tout ce qui arrive en moi, dans les autres, par-tout, est
l'oeuvre du Divin et de rien d'autre que le Divin", s'ils
suivent cela avec une sorte de logique, au bout d'un certain
temps ils vont accuser le Divin des méfaits les plus
épouvantables qui se passent dans le monde et ils en feront
un véritable démon cruel et effroyable — s'ils n'ont pas
confiance.
Ou alors, ils ont bien la foi, mais ils se disent : "Enfin,
j'ai la foi dans le Divin, mais ce monde, je vois bien cornment il est!
D'abord moi, je souffre beaucoup, n'est-ce pas,
je suis très malheureux, beaucoup plus malheureux que tous
mes voisins (parce qu'on est toujours beaucoup plus
malheureux que tous ses voisins), je suis très malheureux, et
vraiment la vie est méchante avec moi. Mais alors le Divin
est divin, Il est toute bonté, toute générosité, toute
harmonie, alors comment se fait-il que je sois si malheureux?
Il doit être impuissant; autrement, étant si bon,
comment me laisserait-Il souffrir tellement?"
C'est la seconde pierre d'achoppement.
Et la troisième, ce sont les gens qui ont ce que l'on
pourrait appeler une modestie ou une humilité dévoyées et
excessives et qui se disent : "Sûrement le Divin m'a rejeté,
je ne suis bon à rien, Il ne peut rien faire de moi, je n'ai qu'à
abandonner la partie parce qu'Il me trouve indigne de Lui !"
Alors, à moins que l'on n'ajoute à la foi une confiance
totale et complète en la Grâce divine, on aura des difficultés.
Donc, il faut les deux; l'un ou l'autre, ou les deux.
Maintenant, nous avons mis dans la série "dévotion".
Oui, la dévotion c'est très bien, mais à moins qu'elle ne soit
accompagnée de beaucoup d'autres choses, elle aussi peut se
tromper beaucoup. Elle peut rencontrer de grandes
difficultés.
On a de la dévotion, et on garde son ego. Et alors, votre
ego vous fait faire toutes sortes de choses par dévotion, et
des choses qui sont terriblement égoïstes. C'est-à-dire que
l'on ne pense qu'à soi et pas aux autres, ni au monde, ni au
travail, ni à ce qui doit être fait — on ne pense qu'à sa
dévotion. Et on devient formidablement égoïste. Et alors,
quand vous vous apercevez que le Divin, pour une raison
quelconque, ne répond pas à votre dévotion avec l'enthousiasme
que vous attendez de Lui, on se désespère et on
retombe dans les mêmes trois difficultés dont je parlais tout
à l'heure : ou le Divin est cruel (nous avons lu cela,il y a
beaucoup d'histoires comme cela, de dévots enthousiastes
qui injurient le Divin parce qu'Il n'est plus avec eux
aussi gentil et aussi proche qu'Il l'était avant, Il s'est retiré :
"Pourquoi m'as-Tu laissé? Tu m'as laissé tomber, monstre !
..." Ils n'osent pas le dire, mais ils le pensent), ou alors ils
disent : "Oh! j'ai dû faire une faute tellement grave que je
suis rejeté", et on tombe dans le désespoir.
Mais il y a un autre mouvement, qu'il faudrait avoir
d'une façon constante comme un complément de la dévotion...
Cette espèce de sens de la gratitude, que le Divin
existe; ce sentiment de reconnaissance émerveillée qui vous
remplit vraiment d'une joie sublime du fait que le Divin
existe, qu'il y a quelque chose dans l'univers qui est le
Divin, que ce n'est pas seulement cette monstruosité que
nous voyons, qu'il y a le Divin, que le Divin existe. Et
chaque fois que la moindre chose vous met en contact, ou
directement ou indirectement, avec cette sublime réa-lité de
l'existence divine, le coeur se remplit d'une joie si intense, si
merveilleuse, d'une reconnaissance qui est de toutes les
choses celle qui a le goût le plus délectable.
Il n'y a rien qui vous donne une joie pareille à celle de la
gratitude. On entend un oiseau chanter, on voit une jolie
fleur, on regarde un petit enfant, on voit un acte de
générosité, on lit une belle phrase, on regarde un coucher de
soleil, n'importe, tout à coup cela vient en vous, cette espèce
d'émotion, mais si profonde et si intense, que le monde
manifeste le Divin, qu'il y a quelque chose derrière le monde
qui est le Divin.
Alors, je trouve que la dévotion sans gratitude est tout à
fait incomplète, il faut que la gratitude vienne avec la
dévotion.
Je me souviens qu'il y avait un temps où nous avions
parlé du courage comme l'une des perfections; je me souviens
de l'avoir écrit une fois dans une liste. Mais c'est un courage qui
veut dire le goût de l'aventure suprême. Et cc
goût de l'aventure suprême, c'est l'aspiration; l'aspiration qui
vous saisit tout entier et qui vous jette, n'est-ce pas, sans
calcul et sans réserve, et sans possibilité de recul, vers la
grande aventure de la découverte divine, la grande aventure
de la rencontre divine, la grande aventure encore plus grande
de la Réalisation divine; on se jette dans l'aventure sans
regarder en arrière et sans se demander une seule minute :
"Qu'est-ce qui va arriver?" Parce que, si l'on se demande ce
qui va arriver, on ne part jamais, on reste toujours les deux
pieds par terre, là, solidement, en ayant peur de perdre
quelque chose, de perdre son équilibre.
C'est pour cela que je parle de courage. Mais vraiment
c'est de l'aspiration. Ce sont les deux ensemble. Une vraie
aspiration est quelque chose qui est plein de courage.
Et puis la soumission. En anglais, c'est "surrender", il n'y
a pas de mot français qui donne vraiment ce sens-là. Mais
Sri Aurobindo avait dit (je crois que nous l'avons lu) que
cette soumission (nous employons le mot soumission parce
que nous n'en avons pas de meilleur) est la condition
première et absolue pour faire le yoga. Alors, si nous
suivons ce qu'il a dit, ce n'est pas l'une des qualités requises
: c'est l'attitude première indispensable pour pou-voir
commencer le yoga. Si l'on n'est pas décidé à faire une
soumission totale, on ne peut pas commencer.
Mais pour que cette soumission soit totale, toutes ces
qualités sont nécessaires. Et moi, j'en ajoute une (parce que
jusqu'à présent nous n'en avons que quatre), j'en ajoute une,
c'est l'endurance. Parce que, si vous n'êtes pas capable de
faire face aux difficultés sans vous décourager et sans
abdiquer parce que c'est trop difficile, et puis si vous n'êtes
pas capable... eh bien, de recevoir des coups et de continuer,
d'empocher" comme on dit — quand vous recevez des coups
provenant de vos défauts, de mettre les coups dans votre poche
et puis de continuer à avancer sans faiblir —, on ne va pas très loin;
au premier tournant où l 'on perd de vue la petite vie habituelle,
on se désespère et on abandonne la partie.
La forme la plus... comment dire? la plus matérielle de
cela, c'est la persévérance. À moins que vous ne soyez
résolu à recommencer mille fois s'il le faut la même chose...
N'est-ce pàs, les gens viennent vous trouver désespérés :
"Mais je croyais que c'était fait et il faut encore que je
recommence!" Et si on leur dit : "Mais ce n'est rien, vous
aurez probablement à recommencer cent fois, deux cents
fois, mille fois!..." Vous faites un pas en avant et vous
croyez que vous êtes solide, mais il y aura toujours quel-que
chose pour faire renaître la même difficulté un peu plus loin.
Vous croyez que vous avez résolu le problème, il faudra le
résoudre encore; il se représentera avec une toute petite
différence d'apparence, mais ce sera le même problème. Et
si vous n'êtes pas décidé que, "même si cela se représente un
million de fois, je le ferai un million de fois, mais j'irai
jusqu'au bout", eh bien, vous ne pourrez pas faire le yoga.
Cela, c'est tout à fait indispensable.
Les gens qui ont eu une belle expérience et qui disent :
"Ah! maintenant, ça y est!" Et puis ça se calme, ça s'atténue,
ça se voile, et tout d'un coup une chose tout à fait
inattendue, absolument vulgaire et qui a l'air d'être
complètement sans intérêt, se présente devant vous et elle
vous bouche le chemin. Et alors on se dit : "Ah! à quoi ça
sert d'avoir fait ce progrès si ça recommence! pourquoi
faire? J'ai fait un effort, j'ai réussi, je suis arrivé à quelque
chose, et maintenant c'est comme si je n'avais rien fait! alors
c'est désespérant." Parce que l'on n'a pas d'endurance.
Si on a de l'endurance, on dit : "C'est bon. Bien, je
recommencerai aussi longtemps qu'il le faut; mille fois, dix
mille fois, cent mille fois s'il le faut, je recommencerai —mais
j'arriverai jusqu'au bout et rien n'aura le pouvoir de
m'arrêter en route."
C'est très nécessaire. Très nécessaire.
Alors voilà ma proposition : nous mettons soumission
d'abord, en haut; c'est-à-dire que nous acceptons le fait que
Sri Aurobindo a dit que, pour faire le yoga intégral, il faut
d'abord prendre la résolution que l'on se soumettra
entièrement au Divin, il n'y a pas d'autre moyen, que c'est le
moyen. Mais après cela, il faut avoir cinq vertus psychologiques,
cinq perfections psychologiques, et nous disons
que ces perfections sont :
Sincérité ou Transparence,
Foi ou Confiance (confiance dans le Divin naturellement),
Dévotion ou Gratitude,
Courage ou Aspiration,
Endurance ou Persévérance.
Une forme de l'endurance, c'est la fidélité; la fidélité à sa
résolution : être fidèle. On a pris une résolution, on est fidèle
à sa résolution : c'est de l'endurance.
Voilà.
Si l'on s'obstine, vient un moment où on a la victoire. La
victoire est au plus obstiné.


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