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Douce Mère, quelle est cette forme de sacrifice où l'on
égorge des animaux devant les autels?
C'est certainement l'une des plus obscures et des plus
inconscientes. Et le sacrifice dont il est question ici, et dans
la Guîtâ, c'est le sacrifice que l'on fait de soi-même, pas des
autres.
Parce qu'il est écrit ici : "Quel que soit celui à qui l'on offre
le sacrifice et quel que soit le don, c'est le Suprême, l'Éternel
dans les choses, qui le reçoit et l'accepte,..."
(La Synthèse des l'aga, Vol. I, p. 161)


Heureusement pour la pauvre bête qui est sacrifiée!
Peut-être va-t-elle tout droit au Divin.
Ce serait très intéressant à voir... Imaginez un homme
qui veut se faire bien voir du Divin, ou d'un dieu quelconque,
d'une divinité quelconque, pour obtenir quelque
chose de très égoïstement personnel, quelque chose qu'il
désire et qu'il a de la peine à obtenir; et alors, il s'empare
d'un poulet de sa basse-cour et il va lui couper le cou devant
la divinité, avec sa prière, qui est peut-être d'avoir une
bonne récolte, ou de bien vendre sa récolte, ou d'avoir un
enfant s'il n'en a pas, ou que sa femme guérisse si elle est
malade — n'importe quoi. Et puis, que cette parcelle de
psychique en évolution, qui est déjà comme une petite
étincelle dans la semi-conscience (même pas semiconscience),
le rudiment de conscience qui est dans le
poulet, aille tout droit au Divin, qui le magnifie; tandis que
l'homme qui a offert le poulet pour obtenir je ne sais quel
bénéfice n'est même pas entendu.
C'est très probablement ce qui se passe. Alors celui qui
a vraiment gagné dans cette affaire, c'est le poulet, ce n'est
pas l'homme!
Douce Mère, il y a des gens qui font des sacrifices et des
offrandes aux forces hostiles. Est-ce que ça aussi est reçu
par le Divin?
Tu veux dire des sacrifices comme ceux dont je viens de
parler maintenant, de gens qui offrent quelque chose dans un
but tout à fait intéressé?
Non, qui font des sacrifices aux forces hostiles.
Aux forces hostiles? Mais ils ne savent pas qu'elles sont
hostiles ! Ou comme ils font ici, quand ils promènent, par
exemple, la divinité du choléra, ou la divinité de la petite
vérole : on la promène avec des chants et en tapant le tambour,
et puis on lui fait toutes sortes d'offrandes. C'est pour
qu'elle soit contente et qu'elle ne tue pas trop de gens.
Il faudrait d'abord être sûr que cette divinité existe, que
ce n'est pas seulement une poupée, là, sur son autel.
En tout cas, dans une circonstance de ce genre, je crois
que c'est surtout la foi des gens qui les sauve. Quand ils ont
bien fait leur petite cérémonie, ils ont confiance : "Oh!
maintenant, ça va être fini, parce qu'elle est contente." Et
comme ils ont confiance, ça les aide à réagir et la maladie
s'en va. J'ai vu cela très souvent dansla rue. Il peut y avoir
une petite entité hostile, mais ce sont des choses très
insignifiantes.
Dans d'autres tes, dans certains temples, ce sont des
êtres du vital, plus ou moins puissants, qui ont fait leur
demeure là.
Mais ce que Sri Aurobindo veut dire ici, c'est qu'il n'est
rien, même les forces les plus antidivines, qui ne soient dans
leur origine le Suprême Divin. Alors nécessairement, tout
retourne à Lui, consciemment ou inconsciemment. Dans
la conscience de celui qui fait l'offrande, ça ne va pas au
Divin : ça va au plus ou moins grand démon auquel il
s'adresse. Mais à travers tout, à travers le bois de l'idole, ou
même la mauvaise volonté de l'adversaire vital, en dernière
analyse, tout retourne au Divin, puisque tout en vient.
Seulement, pour celui qui a fait l'offrande ou le sacrifice, il
ne reçoit qu'en proportion de sa propre conscience et de ce
qu'il a demandé. Alors, on pourrait dire que, théorique-ment,
ça retourne au Divin, mais que la réponse vient de ce à quoi
il s'est adressé, pas de l'Origine suprême parce que vous
n'êtes pas en rapport avec elle; vous n'êtes en rapport qu'avec
juste le pas suivant, l'intermédiaire suivant, pas plus haut.
Il est très certain que, si le geste est tout à fait inconscient,
le résultat est tout à fait inconscient aussi; et si le geste
est tout à fait égoïste, le résultat est tout à fait égoïste aussi.
C'est comme cette histoire que je vous ai lue un vendredi, la
première histoire de Sri Aurobindo', où il expliquait le
Karma en disant que le mal a pour résultat le mal, et le bien
a pour résultat le bien. Le mal engendre le mal, et le bien
engendre le bien, c'est cela, le Karma; ce n'est pas une
punition ou une récompense, c'est une chose automatique.
Eh bien, si votre sacrifice est un sacrifice égoïste et obscur,
nécessairement il aura un résultat obscur et égoïste.
Douce Mère, ici il est écrit : "Selon la conception vulgaire,
le sacrifice est un acte de pénible immolation, d'austère
mortification, de docile•=sfacement de soi [...] Mais la
Guîtd décourage les excès de violence à soi-même; car le
moi au-dedans est vraiment la Divinité en évolution,
Krishna, le Divin; il ne doit pas être
' Il s'agit d'un conte de Sri Aurobindo en bengali, intitulé "Un Rêve".
tourmenté ni torturé comme les Titans du monde le tourmentent
et le torturent, mais de plus en plus encouragé,
chéri, ouvert lumineusement à la Lumière divine,..."
(La Synthèse des Yoga, Vol. I, p. 159)

Comment peut-on être ouvert lumineusement?
Si tu veux, tu peux remplacer le mot "lumineusement"
par le mot "sincèrement", ou "d'une façon transparente",
comme quelque chose qui n'est pas opaque ou qui ne déforme
pas; quelque chose qui est clair, qui est transparent,
qui est sincère, qui ne trouble pas.
Tu peux prendre l'image d'une fenêtre ouverte sur la
lumière. Si tes verres sont des verres noircis ou des verres
opaques, ce qui passe au travers est justement rendu sombre
et opaque, et il passe peu. Et si ce sont des verres tout à fait
transparents, alors c'est la lumière lumineuse qui vient. Ou
si vos verres ont des couleurs, la lumière se colorera d'une
façon ou d'une autre quand elle vous atteindra. Tandis que,
si c'est absolument pur et transparent, elle viendra pure et
transparente.
Mère, la Guîtd parle de la vraie essence du sacrifice, et Sri
Aurobindo dit : "... sa méthode n'est pas la mortification,
mais une vie plus grande, ce n'est pas une mutilation
volontaire, mais une transformation de nos éléments
humains naturels en des éléments divins; ..."
(La Synthèse des Yoga, Vol. I, p. 160)
Est-ce que ce n'est pas la transformation physique à
laquelle nous aspirons?
Quand Sri Aurobindo dit "la transformation intégrale",
il parle naturellement de la transformation physique. Mais
la Guîtâ ne parle pas de transformation intégrale
(je ne crois pas). Parce que, pour la Guîtâ, l'idée de transformation
physique n'existe pas. Comme je vous l'expliquais
l'autre jour, le monde est comme il est, et vous n'avez qu'à le
prendre comme il est, et ne pas être affecté par ce qu'il est.
Parce que vous entrez dans une conscience supérieure, vous
vous libérez des formes extérieures, mais elles restent telles
qu'elles sont. Il y est bien question, un peu, de changer le
caractère, mais il n'est pas question de changer le monde
matériel.
Douce Mère, je n'ai pas compris ici : "[Les ennemis
intérieurs] doivent être sacrifiés, au sens rigoureux du
terme, quelle que soit la douleur qu'en s'en allant ils peuvent
jeter en reflet sur la conscience du chercheur."
(La Synthèse des Yoga, Vol. I, pp. 159-60)

Pas compris? Cela ne t'est jamais arrivé, non? Quand,
par exemple, tu as un mouvement que tu n'aimes pas (un
mouvement de colère ou de dépit, toutes sortes de choses
comme cela, ou une insincérité, ou quelque chose que tu
n'aimes pas), quand tu le rejettes de toi, quand tu veux faire
un effort pour ne plus l'avoir, ça te fait mal, non?
Ĥa fait mal, c'est comme si l'on arrachait quelque chose. Eh
bien, c'est de cette douleur-là qu'il parle; il dit que c'est la
chose mauvaise que tu jettes en dehors de toi qui, au
moment de s'en aller, te donne un gentil petit coup comme
cadeau de départ. C'est ce qu'il dit.
Parce que l'on est toujours dans l'illusion que la douleur
est à soi. Ce n'est pas vrai. La douleur est une chose qui est
mise sur vous. Le même événement pourrait arriver
exactement semblable dans tous ses détails, sans que cela vous
fasse l'ombre d'une douleur; au contraire, quelque-fois cela
peut vous remplir d'une joie extatique. Et c'est exactement la
même chose. Mais dans un cas, on est ouvert aux forces
adverses que l'on veut rejeter de soi, et
dans l'autre, on n'est pas ouvert, on est déjà suffisamment
loin d'elles pour qu'elles ne puissent plus avoir d'effet; et
alors, au lieu de sentir le côté négatif qu'elles représentent,
on sent seulement le côté positif que le Divin représente
dans l'expérience. C'est la Grâce divine qui vous fait faire le
progrès, et avec la Grâce divine, on sent la Joie divine. Mais
au lieu de s'identifier à la Grâce qui fait faire le progrès, on
s'identifie à la chose vilaine dont on veut se débarrasser; et
alors, naturellement, on sent comme elle et on souffre.
Ça, c'est une expérience que vous pouvez faire si vous
avez juste un petit peu de conscience. Il y a quelque chose
en vous que vous ne voulez pas, qui est mauvais — pour une
raison ou une autre vous n'en voulez pas, vous voulez
l'arracher de vous —, eh bien, si vous vous identifiez si peu
que ce soit à cette chose-là, vous sentez la douleur de
l'arrachement; si, au contraire, vous vous identifiez à la
Force divine qui vient pour vous libérer, vous sentez la joie
de la Grâce divine — et vous avez l'extase du progrès que
vous avez fait.
Et c'est pour vous un signe certain, c'est une indication
certaine de ce avec quoi vous vous identifiez. Si vous vous
identifiez aux forces d'en bas, vous souffrez; si vous vous
identifiez aux forces d'en haut, vous êtes heureux. Et je ne
parle pas d'avoir du plaisir; il ne faut pas croire que, quand
on saute, on danse, on crie et on joue, on est identifié aux
forces divines (on peut ne pas l'être, on peut l'être aussi). Ce
n'est pas de cela que je parle. Je parle de la Joie divine, la
Joie intérieure qui est sans mélange.
Chaque fois qu'une ombre passe, avec ce qui peut être
simplement un malaise, ou qui peut devenir une grande
douleur ou une souffrance intolérable, sur toute la gamme,
depuis la plus petite chose jusqu'à la plus grande, dès que
cela paraît dans votre être, vous pouvez vous dire : "Tiens!

l'ennemi est là", sous une forme ou une autre.
Douce Mère, quelle est l'expérience de l'être qui s'est donné
complètement au Divin?
Mais... fais-la, mon enfant, tu le sauras ! Ce
n'est pas la même pour tout le monde.
Mère, "l'intention et l'esprit qui est derrière l'intention,",
qu'est-ce que cela veut dire, ce n'est pas la même chose?
Quoi?
L'intention...
Oui, je sais bien.
...et l'esprit qui est derrière.
Pour moi, c'est aussi clair que de l'eau de roche, je ne
comprends pas votre question. Quelle est la différence entre
l'intention et l'esprit de l'intention?
L'esprit qui est derrière.
Il n'y a pas un esprit derrière toutes choses, non? Il
y a toujours un esprit derrière.
Eh bien, oui, et c'est tout ce qu'il a dit, pas autre chose, qu'il
faut savoir quel genre d'esprit est là, derrière votre
intention.
I l dit que le résultat est différent.
Mais naturellement! Suivant l'esprit dans lequel vous
faites la chose, le résultat est différent.
Mais l'esprit et l'intention, ce n'est pas la même chose?
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Si vous ne
sentez pas la différence entre les deux, je ne peux pas vous
l'expliquer.
Il y a des forces qui sont à l'eeuvre tout le temps, et qui
mettent les gens en mouvement, qui les font mouvoir. Dans
l'être individuel, cela se traduit par des intentions précises;
mais derrière cette intention, il y avait une force qui agissait
et qui n'est pas individuelle.
C'est compris?
Oui.
Ah!
Je crois que l'une des plus grandes difficultés pour comprendre
les choses vient d'une simplification arbitraire qui
met d'un côté l'esprit et de l'autre côté la matière. C'est cette
sottise-là qui fait que l'on ne comprend rien. Il y a l'esprit et
la matière — ça, c'est très commode. Alors si l'on
n'appartient pas à l'esprit, on appartient à la matière; si l'on
n'appartient pas à la matière, on appartient à l'esprit. Mais
qu'est-ce que vous appelez esprit et qu'est-ce que vous
appelez matière? C'est une quantité innombrable de choses,
une échelle qui n'en finit plus. L'univers est une gradation,
pour ainsi dire infinie, de mondes et d'états de conscience,
et dans cette gradation d'une subtilité croissante, où prend
fin votre matière? où commence
votre esprit? Vous parlez d'esprit " — où est-ce qu'il
commence, votre esprit? À ce que vous ne voyez pas! Estce
cela? Alors vous mettez dans l'esprit tous les êtres du
monde vital, par exemple, parce que vous ne les voyez pas
dans votre état normal — tout cela appartient à l'esprit" —
et ils peuvent être, justement, l'esprit qui est derrière vôtre
intention, et qui n'est pas fameux! C'est cela.
C'est comme ces gens qui disent : quand vous êtes en
vie, vous êtes dans la matière; quand vous êtes mort, vous
allez dans l'esprit. Voilà! Alors libérez l'esprit de la matière,
mourez, ét vous libérez votre esprit de la matière. Ce sont
ces âneries-là qui font que l'on ne comprend rien du tout.
Mais cela ne correspond pas au monde tel qu'il est.
Pour la conscience `\humaine telle qu'elle est, il y a
certainement infiniment plu. de choses qui sont invisibles
qu'il n'y a de choses visibles. Ce que vous connaissez, les
choses qui sont pour vous visibles et dont vous êtes conscient,
c'est à peu près comme la peau d'une orange par
rapport à l'orange — et encore, des oranges qui ont une
peau très fine, pas une grosse peau ! Et alors, si vous ne
connaissez que la peau de l'orange, vous ne connaissez rien
d'une orange.
Et c'e'st à peu près ce qui se passe. Tout ce que vous
connaissez de l'univers, c'est juste une petite croûte superficielle
— et encore, vous la connaissez mal. Mais c'est tout
ce que vous en savez, et tout le reste vous échappe.

 


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