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Hier, quelqu'un m'a écrit pour me dire : "Après tout, qu'est-ce
le Divin?"
J'ai répondu.
Je lui ai dit que, pour l'aider, je donnais une réponse,
mais qu'il pourrait y en avoir une centaine, qui seraient
tout aussi bonnes les unes que les autres : "Le Divin se vit,
mais ne peut se définir."
Et là, j'ai ajouté : "Mais enfin, comme tu me poses la
question, je te réponds : Le Divin est un absolu de perfection,
source éternelle de tout ce qui existe, dont nous devenons
conscients progressivement, tout en L'étant de toute
éternité."
Une fois, quelqu'un m'avait dit aussi que c'était pour lui
quelque chose de simplement impensable. Alors je lui ai
répondu : "Non! cela n'aide pas comme cela. Vous n'avez
qu'à penser que le Divin est tout (au maximum, n'est-ce
pas), tout ce que nous voulons devenir dans notre
aspiration la plus haute, la plus éclairée. Tout ce que nous
voulons devenir, c'est cela le Divin." Il était si content, il
m'a dit : "Oh! comme cela, ça devient facile!"
Mais quand on regarde — que l'on regarde en sortant de
l'activité mentale, que l'on regarde l'expérience que l'on a —
et que l'on se dit : "Comment dire cela? Comment
expliquer cela?" alors, ce qui est le plus proche, le plus
accessible, c'est ceci : dans ce "quelque chose" que nous
aspirons à devenir, nous mettons instinctivement, spontanément,
tout ce que nous voulons qui soit, tout ce que nous
concevons de plus merveilleux, tout ce qui est l'objet d'une
aspiration intense (et ignorante), tout cela. Et avec tout
cela on approche de "quelque chose" et... Au fond, ce n'est
pas par la pensée qu'on a le contact; on a le contact par
quelque chose d'identique dans l'être, qui s'éveille par

l'intensité de l'aspiration. Et alors, pour soi-même, dès que
l'on a obtenu ce contact — cette fusion — ne serait-ce
qu'une seconde, il n'y a plus besoin d'expliquer : c'est
quelque chose qui s'impose d'une façon absolue et qui est
en dehors, et au-delà, de toute explication.
Mais pour y aller, chacun y met tout ce qui le conduit
le plus facilement.
Et quand on a l'expérience, au moment de cette fusion,
de cette jonction, il est évident pour la conscience que c'est
seul l'identique qui peut connaître l'identique, et que, par
conséquent, c'est la preuve que C'est là (Mère désigne le
centre du coeur). C'est une preuve que C'est là. Et par l'intensité
de l'aspiration, cela s'éveille.
Quand j'ai reçu la question, c'était tout à fait comme si
cette personne me disait : "Oui, oui, tout cela est très bien,
mais après tout qu'est-ce que c'est que le Divin!" Alors j'ai
lu sa lettre, il y a eu cela, ce silence total, de tout, et
comme un seul regard — un seul regard rassemblant tout —
et qui veut voir... Je suis restée comme cela à regarder
jusqu'à ce que les mots soient venus, alors j'ai écrit : voilà
une réponse; il pourrait y en avoir une centaine, qui
seraient tout aussi bonnes.
Et en même temps, quand il y a eu ce regard vers le
"quelque chose" qu'il fallait définir, il y avait un grand
silence partout et une grande aspiration (geste comme d'une
flamme qui monte), et toutes les formes que cette aspiration a
prises. C'était très intéressant... L'histoire de l'aspiration
de la Terre vers l'Inconnu merveilleux que l'on veut
devenir.
Et chacun — chacun qui était destiné à faire la jonction
— dans sa simplicité croit que le pont qu'il a suivi est le
seul pont. Résultat : religions, philosophies, dogmes,
credo — bataille.
Et vu d'ensemble, c'est très intéressant, très charmant,
avec un Sourire qui regarde, oh! ce Sourire.., qui regarde.

Ce Sourire, c'est comme s'il disait : "Vous en faites des
complications ! et ce serait si simple."
Pour l'exprimer d'une façon littéraire, on pourrait dire :
"Tant de complications pour une chose si simple : être soimême."
(silence)
Et toi, que penses-tu que c'est, le Divin?
je ne sais pas, c'est une question que je ne me pose jamais.
Moi non plus! Je ne me suis jamais posé la question.
Parce que, spontanément, dès qu'il y a eu un besoin de
savoir, il y a eu une réponse. Et une réponse, pas avec des
mots que l'on discute : une réponse... un quelque chose
comme cela, une vibration. C'est une chose qui est presque
constante maintenant.
Naturellement, les hommes font des difficultés (je crois
qu'ils doivent les aimer beaucoup, parce que...), pour tout,
pour la moindre chose il y a toujours un monde de difficultés.
Alors on passe son temps à dire : "Quiet, quiet, quiet — soyez
tranquilles." Et le corps lui-même vit dans les difficultés (il
semble les aimer aussi!), mais tout d'un coup les cellules
chantent leur 0M... spontanément. Et alors, c'est comme
une joie d'enfant dans toutes ces cellules, qui disent (Mère
prend un ton émerveillé) : "Ah! oui, on peut faire cela? on a le
droit de faire cela!" C'est touchant.
Et le résultat est immédiat : c'est cette grande Vibration,
paisible, toute-puissante.
Mais moi, si je n'étais pas sous la pression constante de
toutes les volontés de l'entourage, je dirais : "Pourquoi
voulez-vous savoir ce que c'est que le Divin? Qu'est-ce que
cela peut vous faire! Il n'y a qu'à Le devenir." Mais ils ne
comprennent pas la plaisanterie.
— Je veux savoir ce que c'est que le Divin.

— Mais non! tout à fait inutile.
—Ah!
Ils vous répondent d'un air scandalisé : "Ah! ce n'est
pas intéressant?"
— Tu n'as pas besoin de le savoir : il faut Le devenir.
Pour eux, je veux dire l'immense majorité intellectuelle,
ils ne conçoivent pas que l'on puisse faire ou être quelque
chose sans savoir ce que c'est.
Cela aussi, on pourrait le dire si l'on aimait la plaisanterie
: "C'est quand on ne le sait pas, que l'on est le plus
Divin."
(Mère entre en contemplation)
Pour ceux qui aiment les définitions, il y a encore une
autre manière de répondre à "Qu'est-ce que le Divin?" Une
immensité souriante et lumineuse.
Et n'est-ce pas, là, c'est là.
Quelques jours plus tard :
J'ai quelque chose à ajouter à ce que nous avons dit
l'autre jour à propos du Divin. Quelqu'un me demande :
"Et qu'est-ce que Dieu?" C'est au sujet d'un texte de Sri
Aurobindo. Le voici :
"L'amour nous fait passer de la souffrance de la division à
la béatitude de l'union parfaite, mais sans perdre la joie de
l'acte d'union, car c'est la plus grande découverte que l'âme
puisse faire, et toute la vie du cosmos en est une longue
préparation. Ainsi, s'approcher de Dieu par l'amour, c'est
se préparer à l'accomplissement spirituel le plus grand qui
soin."
' The Synthesis of l'aga, Cent. Ed, Vol. 21, p. 523. 77

C'est à propos de cette dernière phrase, on me demande :
"Qu'est-ce que Dieu?" Alors j'ai dit (j'ai pris le mot "Dieu")
: "C'est le nom que l'homme a donné à tout ce qui le
dépasse et le domine, tout ce qu'il ne peut connaître, mais
qu'il subit."
Au lieu de mettre "à tout ce qui le dépasse", on pourrait
mettre "à cela qui le dépasse", parce que "tout ce qui",
au point de vue intellectuel, est discutable. Je veux dire
qu'il y a un "quelque chose" — un quelque chose qui est
indéfinissable et inexplicable — et ce quelque chose,
l'homme a toujours senti que cela le dominait. Cela dépasse
tout entendement possible et cela le domine. Et alors
les religions lui ont donné un nom. L'homme l'a appelé
"Dieu". Les Anglais l'appellent God. Dans une autre langue
on l'appelle autrement, mais enfin c'est cela.
C'est exprès que je ne donne pas de définition. Parce
que le sentiment de toute ma vie, c'est que c'était un mot, et
un mot derrière lequel les gens mettaient beaucoup de
choses très indésirables... C'est cette idée du Dieu qui se
veut "unique", comme ils disent : "Dieu est unique." Mais
ils le sentent et ils le disent comme Anatole France le
disait, je crois que c'était dans La Révolte des Anges : ce Dieu
qui veut être unique et tout seul. Cela, c'est la chose qui
m'avait rendue complètement athée, si l'on peut dire, dans
mon enfance; je n'admettais pas un être qui se déclarait
unique et tout-puissant, quel qu'il soit. Même s'il l'était,
unique et tout-puissant, (riant) il n'aurait pas le droit de le
proclamer ! C'était comme cela dans mon esprit. Je pourrais
faire un discours d'une heure là-dessus, pour dire comment,
dans chaque religion, ils ont fait face à cela.
En tout cas, j'ai donné ce qui me paraît être la définition
la plus objective. Et comme l'autre jour, dans
"Qu'est-ce que le Divin?" j'ai essayé de donner l'impression
de la Chose, ici j'ai voulu lutter contre l'emploi du mot, qui
pour moi est creux, mais dangereusement creux.

je me souviens d'un vers de Savitri, qui est très puissant
et qui dit en une ligne tout cela merveilleusement. Il dit :
"Le Sans-Nom qui vit naître Dieu'."

' Le Sans-Nom, sans corps, qui vit naître Dieu
Et qui essaye d'obtenir du mental et de l'âme des mortels
Un corps qui ne meurt pas et un nom divin.
The bodiless Namelessness that saw God Born
And tries to gain from mortal's mind and soul A
deathless body and a divine name.
Sri Aurobindo, Savitri, Cent. Ed, Vol. 28, p. 40.


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