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La Mère commence par commenter la lettre sui-vante
de Sri Aurobindo.
"... bien que saint Paul ait eu de remarquables expériences
mystiques et certainement une très profonde connaissance
spirituelle (profonde plutôt que large, je crois), je ne
jurerais pas qu'il se réfère ici' à un corps supramentalisé
(un corps physique supramentalisé). Peut-être se réfère-til
au corps supramental ou à quelque autre corps lumineux,
dans leur propre sphère et leur propre substance originale,
qu'il sentait parfois l'envelopper et abolir ce corps de mort
qu'était pour lui l'enveloppe matérielle. Ce verset, comme
beaucoup d'autres, est susceptible de plusieurs
interprétations et pourrait se référer à une expérience
purement supraphysique. L'idée d'une transformation du
corps se retrouve en diverses traditions, mais je n'ai jamais
été tout à fait sûr qu'il s'agissait d'un changement dans cette
matière même. Il y avait un yogi dans notre région, il y a
quelque temps, qui l'enseignait, mais il espérait disparaître
dans la lumière quand le changement serait complet. Les
vaïshnava aussi parlent d'un corps divin qui remplacera
celui-ci une fois que la "siddhi" (réalisation) sera complète.
Mais encore une fois, s'agit-il d'un corps divin physique ou
supraphysique? Quoi qu'il en soit, rien n'empêche de
supposer que toutes ces idées, ces intuitions, ces expériences
annoncent la transformation physique, si elles ne la
dénotent exactement."
(Sri Aurobindo, Letters on Yoga, Cent. Ed., Vol. 24, p. 1237)
1 "Le corruptible doit revêtir l'incorruption et le mortel doit
revêtir l'immortalité.
Quand le corruptible aura revêtu l'incorruption et quand le
mortel aura revêtu
l'immortalité, alors s'accomplira ce qui est écrit : La mort est
engloutie dans la victoire."
(I Corinthiens 16. 53, 54)

C'est curieux, c'était encore le sujet de mes méditations
(pas voulues : qui s'imposent d'en haut), ces jours-ci. Parce
que, dans tout ce passage de la plante à l'animal et de l'animal
à l'homme (surtout de l'animal à l'homme), au fond les
différences de forme sont minimes : la vraie transformation,
c'est l'intervention d'un autre agent de conscience. Toutes les
différences entre la vie de l'animal et la vie de l'homme
viennent de l'intervention du Mental; mais la substance est
essentiellement la même et elle obéit aux mêmes lois de
formation, de construction. Par exemple, entre un veau qui
se forme dans le ventre de la vache et l'enfant qui se forme
dans le ventre de la mère, il n'y a pas beaucoup de
différence. Il y a une différence, celle de l'intervention du
Mental. Mais si nous envisageons un être physique, c'est-àdire
visible comme le physique est visible maintenant et de
la même densité; par exemple, un corps qui n'aurait pas
besoin de circulation ni d'os (surtout ces deux choses : le
squelette et la circulation du sang), c'est très difficile à
concevoir. Et tant que c'est comme cela, avec cette
circulation du sang, ce fonctionnement du coeur, on pourrait
imaginer — on peut imaginer — par un pouvoir de l'Esprit
le renouvellement de la force, de l'énergie... par d'autres
moyens que la nourriture, c'est concevable; mais la rigidité,
la solidité du corps, comment est-ce possible sans
squelette?... Alors ce serait une transformation infiniment
plus grande que celle de l'animal à l'homme; ce serait un
passage de l'homme à un être qui ne serait plus construit de
la même manière, qui ne fonctionnerait plus de la même
manière, qui serait comme une densification ou une
concrétisation de "quelque chose"... Jusqu'à présent, cela ne
correspond à rien de ce que nous avons vu physiquement, à
moins que les savants n'aient trouvé quelque chose que je ne
connais pas.
On peut concevoir qu'une lumière ou une force nouvelle

donne aux cellules une espèce de vie spontanée, une force
spontanée.
Oui, c'est ce que je dis, la nourriture peut disparaître;
ça, on le conçoit.
Mais tout le corps pourrait être animé par cette force. Le
corps pourrait rester souple, par exemple. Tout en ayant
son ossature, il pourrait rester souple, avoir la souplesse
d'un enfant.
Mais l'enfant ne peut pas se tenir debout à cause de
cela! il ne peut pas faire d'efforts. Qu'est-ce qui remplacerait
l'ossature, par exemple?
Ce pourraient être les mêmes éléments, mais qui auraient
une souplesse. Des éléments dont la fermeté ne viendrait
pas de la dureté, mais viendrait de la force de lumière, non?
Oui, c'est possible... Seulement, ce que je veux dire,
c'est que, peut-être, ça se fera encore par une grande quantité
de nouvelles créations. Par exemple, le passage de
l'homme à cet être, peut-être se fera-t-il par toutes sortes
d'autres intermédiaires... C'est le saut, tu comprends, qui
me paraît formidable.
Je conçois très bien un être qui pourrait, par la puissance
spirituelle, la puissance de son être intérieur, absorber
les forces nécessaires, se renouveler et rester toujours
jeune; on conçoit cela très bien; même de donner une
certaine souplesse de façon à pouvoir changer la forme, au
besoin; mais pas la disparition totale de ce système de
construction immédiatement — immédiatement de l'un à
l'autre, ça paraît être... Ça paraît nécessiter des échelons.
Il est évident qu'à moins qu'il ne se produise quelque

chose (que nous sommes obligés d'appeler un "miracle",
parce que l'on ne peut pas comprendre comment), un corps
comme le nôtre, comment peut-il devenir un corps entièrement
construit et mû par une force supérieure, et sans
support matériel? Ça (Mère saisit la peau de ses mains entre ses
doigts), comment est-ce que ça peut changer en cette autre
chose?... cela paraît impossible.
Ça paraît miraculeux, mais...
Oui, dans toutes mes expériences, je comprends très
bien la possibilité de ne plus avoir besoin de manger, que
tout ce processus disparaisse (par exemple, changer la
méthode d'absorption, c'est possible), mais comment
changer la structure?
Mais ça ne me paraît pas impossible.
Ça ne te paraît pas impossible?
Non, c'est peut-être de l'imagination, mais j'imagine très
bien une puissance spirituelle qui entre là-dedans et qui
produise une espèce de gonflement lumineux, et tout cela
s'épanouit tout d'un coup comme une fleur. Ce corps, qui est
recroquevillé sur lui-même, il s'épanouit, il de-vient radieux,
il devient souple, lumineux.
Souple, plastique, ça aussi on conçoit que cela puisse
être plastique, c'est-à-dire que la forme ne soit pas fixe
comme maintenant. Tout cela, on le conçoit, mais...
Mais je vois très bien cela comme une espèce d'épanouissement
lumineux : la Lumière doit avoir cette force. Et ça ne
détruit rien de la structure actuelle.

Mais visible? que l'on pourrait toucher?
Oui. Simplement, c'est comme un épanouissement. Ce qui
était refermé, s'épanouit comme une fleur, c'est tout; mais
c'est toujours la structure de la fleur, seulement elle est tout
épanouie et elle est rayonnante, non?
(Mère hoche la tête et reste un moment silencieuse) Je manque
d'expérience, je ne sais pas.
Je suis absolument convaincue (parce que j'ai eu des
expériences qui me l'ont prouvé) que la vie de ce corps — la
vie, ce qui le fait mouvoir, changer —, ça peut être
remplacé par une force; c'est-à-dire que l'on peut créer une
sorte d'immortalité, et l'usure aussi peut disparaître. Ce sont
les deux choses possibles : la puissance de vie peut venir et
l'usure peut disparaître. Et ça peut venir psychologiquement,
par une obéissance totale à l'Impulsion divine, ce qui
fait qu'à chaque moment, on a la force qu'il faut, on fait la
chose qu'il faut — tout cela, tout cela, ce sont des
certitudes; ce n'est pas un espoir, ce n'est pas une imagination
: ce sont des certitudes. N'est-ce pas, il faut éduquer
et lentement transformer, changer les habitudes. C'est
possible, tout cela est possible. Mais seulement, combien de
temps faudrait-il pour supprimer la nécessité (prenons
seulement ce problème-là) du squelette? ça, il me semble
que c'est encore très loin en avant. C'est-à-dire qu'il faudra
beaucoup de stades intermédiaires. Sri Aurobindo avait dit
que l'on pouvait prolonger la vie indéfiniment. Ça oui. Mais
nous ne sommes pas encore construits avec quelque chose
qui échappe complètement à la dissolution, à la nécessité de
la dissolution. Les os sont très durables, ils peuvent même
durer mille ans si l'on est dans des conditions favorables,
c'est entendu, mais cela ne veut pas dire immortalité en
principe. Tu comprends ce que je veux dire?

Non. Tu crois qu'il faudrait que ce soit une substance non
physique?
Je ne sais pas si c'est non physique, mais c'est un physique
que je ne connais pas! et ce n'est pas la substance telle
que nous la connaissons maintenant, surtout pas la
construction que nous connaissons maintenant.
je ne sais pas, mais si ce doit être un corps physique
(comme Sri Aurobindo l'a dit), il m'avait semblé (mais c'est
peut-être une rêverie) que cela pourrait être comme un
bouton de lotus, par exemple; notre corps actuel est comme
un bouton de lotus, qui est tout petit, fermé, dur, et ça
s'épanouit, ça devient une fleur.
Oui, mais ça, mon petit, c'est...
Qu'est-ce que cette Lumière ne peut pas faire des éléments
qu'elle a? Ce sont les mêmes choses, les mêmes éléments,
mais transfigurés.
Mais les choses végétales ne sont pas immortelles.
Non, c'est une comparaison seulement.
Eh bien, oui !
C'est seulement cette question. Un perpétuel changement,
je le conçois; je pourrais même concevoir une fleur
qui ne se fane pas; mais c'est ce principe d'immortalité...
C'est-à-dire, au fond, une vie qui échappe à la nécessité du
renouvellement : que ce soit la Force éternelle qui se manifeste
directement et éternellement, et que ce soit tout de
même ça, un corps physique (Mère touche la peau de ses mains).
Je comprends très bien un changement progressif et que
l'on arrive à faire de cette substance quelque chose qui

pourrait se renouveler du dedans au dehors et éternellement,
et ça, ce serait l'immortalité; mais seulement, il me
paraît qu'entre ce qui est maintenant, tels que nous sommes,
et cet autre mode de vie, il faudrait beaucoup d'échelons.
N'est-ce pas, ces cellules, avec toute la conscience et l'expérience
qu'elles ont maintenant, si tu leur demandes, par
exemple : "Est-ce qu'il y a quelque chose que vous ne
pouvez pas faire?", dans leur sincérité elles répondront :
"Non, ce que le Seigneur veut, je peux le faire." C'est leur
état de conscience. Mais dans l'apparence, c'est autrement.
L'expérience personnelle est ainsi : tout ce que je fais avec
la Présence du Seigneur, je le fais sans effort, sans difficulté,
sans fatigue, sans usure, comme cela (Mère dessine un grand
Rythme harmonieux), seulement c'est encore ouvert à toute
l'influence du dehors et le corps est obligé de faire des
choses qui ne sont pas directement l'expression de l'Impulsion
suprême; d'où la fatigue, le frottement... Alors, un
corps supramental suspendu dans un monde qui n'est pas la
terre, ce n'est pas ça!
Non.
Il faut quelque chose qui ait le pouvoir de résister à la
contagion. L'homme ne peut pas résister à la contagion de
l'animal, il ne peut pas, il a des relations constantes. Eh
bien, cet être, comment fera-t-il?... Il semblerait que,
pendant longtemps — pendant longtemps — ce sera encore
soumis à des lois de contagion.
je ne sais pas, mais cela ne me semble pas impossible.
Non?
j'ai l'impression que cette Puissance de Lumière étant là,
qu'est-ce qui peut la toucher?

Mais tout le monde disparaîtrait! C'est cela, n'est-ce pas.
Quand Ça vient, quand le Seigneur est là, il n'y en a pas
un sur mille pour qui ce ne soit pas terrifiant. Et pas dans le
raisonnement, pas dans la pensée : comme ça, dans la
substance. Alors, admets, admets que ce soit comme cela,
qu'un être soit la condensation et l'expression, une formule
de la Puissance suprême, de la Lumière suprême
qu'est-ce qui se passerait!
Eh bien, c'est tout le problème.
Oui.
Parce que je ne vois pas la difficulté de la transformation en
soi. Ça me semble plutôt la difficulté du monde.
Si tout pouvait se transformer en même temps, ça irait,
mais ce n'est visiblement pas comme cela. Si un être se
transformait tout seul...
Oui, ce serait insupportable, peut-être.
Oui.
Mon sentiment (c'est une espèce de sentimentsensation),
c'est qu'il faut des échelons intermédiaires.
Et alors, quand on voit comme l'homme a dû se battre
contre toute la Nature pour exister, on a l'impression que
ces êtres, ceux qui les comprendront, les aideront, auront
avec eux une relation de dévotion, d'attachement, de service,
comme les animaux pour l'homme, mais ceux qui ne
les aimeront pas... ce seront des êtres dangereux. Je me
souviens, une fois, j'avais eu une vision très claire de la situation
précaire de ces êtres nouveaux, et j'avais dit (c'était
avant 1956, avant la descente du Pouvoir supramental),

j'avais dit : "Le Supramental se manifestera d'abord sous
son aspect de Pouvoir, parce que ce sera indispensable pour
la sécurité des êtres." Et en effet, c'est le Pouvoir qui est
descendu le premier — le Pouvoir et la Lumière. La Lumière
qui donne la Connaissance et le Pouvoir.
C'est une chose que je sens de plus en plus : la nécessité
des périodes intermédiaires... Il est de toute évidence que
quelque chose est en train de se passer, mais ce n'est pas le
"quelque chose" qui a été vu et prévu et qui sera l'aboutissement
: c'est l'un des stades qui va se produire, ce n'est
pas l'aboutissement.
Sri Aurobindo aussi avait dit que, d'abord, viendrait le
pouvoir de prolonger la vie à volonté (c'est beaucoup plus
subtil et plus merveilleux que cela), mais ça, c'est un état de
conscience qui est en train de s'établir : c'est une espèce de
relation et de contact constants, établis, avec le Seigneur
suprême, et ça abolit le sens de l'usure, ça le remplace par
une sorte de flexibilité extraordinaire, une plasticité
extraordinaire. Mais l'état d'immortalité spontanée, ce n'est
pas possible — pas possible —, du moins pour le moment. Il
faut que cette structure se change en quelque chose d'autre,
et pour changer en quelque chose d'autre, de la façon dont
les choses se passent, il faudra longtemps. Ça pourra aller
beaucoup plus vite que dans le passé, mais même en
admettant que le mouvement se précipite, tout de même
cela prendra du temps (selon notre notion de temps). Ce qui
est assez remarquable, d'ailleurs, c'est que pour être dans
l'état de conscience où l'usure n'existe plus, il faut changer
son sens du temps : on entre dans un état où le temps n'a
plus la même réalité. C'est autre chose. C'est très
particulier, c'est un innombrable présent. Même cette
habitude que l'on a, de penser en avant ou de prévoir ce qui
va être, ça gêne, ça raccroche à la vieille manière d'être.
Tant, tant d'habitudes à changer.

La réalisation intégrale ne se produira que quand on
pourra être divin spontanément. Oh! être divin spontanément,
sans se regarder être, ayant dépassé le stade où on
veut l'être.


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